Everybody wants to be a cat! {avec ce très cher Israel} {Fini!}

Allez savoir pourquoi, aller sur le toit lorsqu'il fait nuit et que le ciel est tellement étoilé qu'il pourrait faire lacher les armes à de dangereux terroristes tout émus est un fantasme commun à presque toutes les jeunes filles plus ou moins fleur bleue.
Ce fantasme, pensez bien que Juliette Lipkin l'a réaliser depuis bien des années et qu'elle s'en tape un peu des astres lumineux qui annoncent l'arrivée du beau temps et qui donnent des torticolis de bonheur, mais bon, se prendre pour un chat nocture, figer ses grands yeux dans le ciel scintillant, ça a beau être niais, parfois, ça fait du bien.
Surtout que cette soirée là était particulierement agréable et que faute d'une vanne d'une de ces camarades qui mit intelligement trois vitamines C dans la bouteille d'Orangina de Miss lipkin, impossible de fermer l'oeil. Elle monta donc sur le toit.
Il y avait comme dans tout toit de pension qui se respecte un terrain plat et protégé par de hauts grillages, mais la fillette préféra escalader ensuite jusqu'à la partie tuilée, endroit beaucoup plus vertigineux et romanesque qu'un simple terrain vague, risquant de nombreuses fois de s'écraser au sol avant de se caler dans un coin, puis de rêvasser en ne pensant qu'au moment présent, pas au lendemain de cours ou même à COMMENT elle retraverserait sans se récher le fameux toit; elle rêvait, quoi.
Parfois ça fait du bien.
Sa nature d'adolescente qui ressort, surement.

L'auteur est toute émue, tiens. Enfin, non, pas vraiment, mais admettez, ouvrir le premier RP de la pension, ça a de la gueule. D'autant que durant les interminables mois où elle n'a pas pu écrire sur la vie et l'oeuvre de ce cher Israel, le bougre a grandi, embelli, bref il a changé! Son rapport au monde a changé, son rapport à Juliette aussi! ( relation Bourreau/victime, et c'est Israel la victime ).
Comment a-t-il tourné, le bel ami Knopfer? Certaines battrons des mains, d'autres pleureront des larmes de sang. À vrai dire, pas très bien. Bon, c'est toujours le même, avec ce fond de pruderie inaltérable, ce côté asocial qui fait tout son petit charme flippant, mais ses cheveux sont ébouriffés, il a parfois la clope au bec, et une écharpe autour du nez. D'ailleurs, il essaie d'arrêter la Marlboro en ce moment. Il va au cercle des fumeurs anonymes. Ceci est une autre histoire.
Et, en ce beau soir de mars, il sort sur le toit, avec une cancerette vissée aux lèvres et la ferme intention de s'abandonner pour la dernière fois à ce plaisir coupable, après il y touche plus, promis juré!
Il faisait une température polaire, et les étoiles brillaient comme des petits damants froids dans le ciel très noir. Tout en allumant sa cigarette, la main au dessus de la flamme pour la protéger du vent, il songeait. Il songeait que cela faisait déjà un an qu'il végétait dans cette pension. Il se disait ' j'ai 19 ans, et je n'ai encore rien commencé. J'ai ma soeur, quelques amis, trois écharpes assorties à mes humeurs, et une addiction sévère à la cigarette. À mon âge, certains étaient déjà généraux de Napoléon. Bon sang, je fiche quoi ici? '
Et oui, c'était là le noeud du problème : il fichait QUOI ici? Il était, il aurait déjà du partir. Seulement il n'était pas parti. Et même, il y avait de fortes chances pour qu'il ne reparte jamais.
Il avait été un des premiers à se rendre compte. Peut être parce qu'il était l'un des plus anciens pensionnaires dans cette pension toute neuve, il avait rapidement constaté des changements inhabituels. Ou plutôt, une absence de changements. Sa barbe, ses ongles, ses cheveux, ne poussaient plus. Cela faisait un an qu'il n'avait pas touché un rasoir. Qu'il n'avait pas eu besoin de rogner ses ongles. Il était intelligent, l'ami Knopfer. Il avait vite compris.
Ce qu'il ne pouvait comprendre, en revanche, c'était que si peu d'élèves paniquent. Tous vaquaient à leurs occupations avec une tranquille inconscience, comme s'ils n'avaient rien remarqué. Israel seul, passait de longues nuit dans l'angoisse. En tout cas, ses camarades ne partageaient pas sa panique.
La panique était devenue l'une des constantes de la vie d'Israel. Panique au lever, panique au coucher. Panique au moment de se brosser les dents, d'aller en cours avec la même fausse désinvolture. Il sentait qu'il était victime, comme tous les autres, de quelque chose de très sale, de très grave, il avait l'impression d'être un pion dans une partie où il n'avait pas son mot à dire.
Il aurait pu ruminer longtemps, quand soudain, un petit bruit inhabituel lui fit relever la tête.
À sa grande surprise, Miss Haribo - qui d'autre? - s'était lancé dans une excursion aventureuse sur les tuiles. Amusé, il fit quelque pas, sauta par dessus le grillage. On ne voyait pas grand chose, à part le bout de sa cigarette qui luisait dans le noir.
Quand la petite fille eut l'air à peu près stable sur son toit, il mit les mains en porte voix
' Hey, Juliette! '
Il aimait bien cette gamine. Bon okay, il en était dingue. C'était son côté mère poule/ ourson en guimauve qui lui donnait envie de lui faire des câlins chaque fois qu'il la voyait. mais chuut! C'est un secret.
' Alors? on sort toute seule le soir? ' ricana-t-il en s'approchant d'elle, en équilibre, les deux mains à l'horizontale comme un funambule.

La gamine sursauta, surprise dans sa réverie d'insomniaque, faillit faire chuter une tuile à cause d'un mouvement du pied un chouia trop brusque et de tomber en même temps, mais après quelques ronds de bras pour retrouver l'équilibre, put lancer en toute stabilité un regard noir à son "agresseur".
Elle plissa les yeux pour bien distinguer l'individu.
Et après l'avoir reconnu, changea d'air, lui adressa un de ses sourires de poches pour les rares personnes apréciables dans ce monde de crétins et rabattit ses jambes vers elle en tailleur -équilibre de malade, je vous l'accorde-.
" Une rigolote m'a droguée, j'n'arrive pas à m'endormir. " chantonna t-elle en observant l'équilibriste juif, avant de froncer les sourcils devant la petite fumée qui s'échappé du baton lumineux qu'Israel avait au bec. " Tu fumes encore, toi?" et de reprendre sur un ton évident de morale d'école primaire "'Faut protéger ses poumons, tonton Isra'"
Israel avait été comme elle un élève du premier pensionnat, et s'était également retrouver à Lutwidge, à compter ses cheveux en attendant que le temps passe. Ce n'était pas vraiment la peine de préciser qu'il était à ses yeux une des très rares personnes qu'elle considérait réellement comme ami et trainasser la plupart de ses journées accrochée à son bras, à mettre des trucs dans ses cheveux incognito, et à parler des ragots de dortoires des demoiselles de Lutwidge. Elle l'aimait bien, quoi. Ou plutot vraiment beaucoup. C'était un brave type, tonton Isra'.

" ouais, j'arrête demain, parole de scout " répliqua-t-il avec un air blasé en croisant les doigts ostensiblement. " Et puis, Rachel me fait la guerre avec ça... "
Il tira pensivement sur sa cigarette, puis, très précautionneusement, s'assit en tailleur. Miss Haribo non plus n'avait pas grandi. Tout comme sa soeur. Il se demandait si elle avait remarqué. Forcément. Mais il n'osait pas demander.
Finalement, il tendit la main. Et lui caressa la tête, comme ça. Doucement. En la regardant comme un père qui voit son enfant partit la croix sur le dos. Et qui sait qu'il va se faire clouer dessus.
Juliette avait des cheveux un peu comme les siens. Ironie, ils avaient les mêmes barrettes, en plus. En tout cas, dieu merci, noeud Hello Kitty ou pas, on ne le prenait plus pour une fille.

Il prit son courage à deux mains.

' Tu veux une taff? ' demanda-t-il machinalement en lui tendant la cigarette.
Puis :
' heu non. Oublie ça. Dis moi plutôt, Ju'. Tu n'as rien remarqué d'étrange. Dans cette pension, je veux dire... '

Plaisir simple d'une vie simple, Juliette aimait bien qu'on lui frotte la tête. Elle ronronna presque, donc, lorsque le dit "tonton Isra" lui massa le cuir chevelu, sans vraiment faire attention à sa mine de papa inquiet et fut étonnée qu'après reflexion quand ce même papa inquiet lui proposa une "taff".
D'aileurs, ça voulait dire quoi "taff".

Son esprit au ralentit eut un dernier agacement au son du prénom "Rachel" prononcé encore plutot dans la discution et fermant d'un clic sec les mises à jour pour avoir une meilleure connectivitée avec le monde extérieur, se concentra sur la derniere phrase de son protecteur fumeur.
"Oh, ça." Elle lui mit distraitement un serre-tête à l'éfigie d'un ourson rose à paillettes sur le crane. "Les ongles qui poussent plus, les dents d'lait qui ne tombent et ne poussent pas non plus; oui, j'ai remarqué. J'ai mon visage de 14 ans alors que j'en ai 15. Et toi t'es toujours le même aussi." Elle regarda le résultat avec satisfaction. " J'ai questionné un de mes professeurs à ce sujet, il n'en a rien pensé et la directrice ne m'adresse qu'un de ses sourires pas net quand je lui en parle. "

Il ne réagissait même plus quand Juliette lui enfonçait ses épingles et serres-têtes sur le crâne. C'était triste à dire, mais maintenant, il n'était pas rare qu'il passa des jours entiers avec des petites fleurs dans les cheveux ou des étoiles pailletées, et il s'en fichait. Au fond, c'était amusant.
" Ouais " répondit-il, sombre. " Mais ce qui me dépasse, c'est que tout le monde semble trouver ça normal. Moi ça ne me plaît pas du tout. ça fait un moment que je pense à essayer de filer d'ici. "
Juliette lui avait parlé de la directrice. Il ne l'aimait pas, celle là. Elle avait un côté vaguement effrayant, un peu inhumain. S'il fallait chercher la source du mal, nul doute qu'il était son oeuvre.
" Tu viendrais avec moi...? "

Il n'était pas question de laisser Juliette derrière lui. Mais déjà, il se sentait un peu gourd. Gêné, il détourna la tête.
" Mais bon. Oublions ça. Dis moi, partner, ça te dirait une petite descente dans les stocks de la cantine un de ces jours? comme la dernière fois? "
Israel le débauché, le retour.

Elle sortit une sucette de sa poche et entreprit d'enlever l'emballage, n'hésitant pas à se servir de ses dents -car nous savons tous à quel point les emballages de sucette sont CHIANTS- et jeta un regard amusé à ce cher Isra'.
" Y'a interet, si tu pars sans moi, je ne te pardonnerais pas. Comme ça je t'aiderais à retrouver ta chère Isabella - si tu m'aides à retrouver quelqu'un bien entendu. "
Dans une petite esclamation triomphante, elle mit le plastique coloré en boule dans sa poche de pull et dégusta sa friandise acide, aux anges, se fichant bien du taux de glucides qu'elle devait avoir dans le sang, et distraitement, retira la cigarette de la bouche d'Israel, lui mettant de force un chewingum à la mangue qui trainait dans ses poches, en solitaire, écrasant la tueuse de poumons sur les tuiles.
"Là c'est mieux - et il est bien évident que demain soir au plus tard, on videra le bac à esquimaux de Mesdames les cantinieres, camarade."

" Laisse Ill' là où elle est. Je ne pense pas la revoir jamais, donc... "
Quant à ce jeune homme que Juliette recherchait, son identité ne faisait pas trop de mystère.
" Ha oui... Ce Kanda là, mon clone, d'.. Hey! ma cigarette! "
Sa marlboro bien aimée venait de finir tragiquement sur une tuile. Ses derniers rougeoiements pathétiques d'agonie auraient tiré des larmes à n'importe quel tabacophile.
" ch'aime pas cha les chewing-gum! " grogna-t-il alors que Miss haribo lui fourrait un bonbon dans la bouche. " si tu veux me faire plaisir, offre moi du caramel, vangen schreiden "
Une fois qu'il eut cessé de protester, il s'appuya précautionneusement sur les mains, et leva le nez vers les étoiles.

" Quand j'étais petit, commença-t-il avec une soudaine nostalgie, j'emmenais mes soeurs aller voir les étoiles dans le champ pas loin de la maison. Un jour, en revenant, je comptais mon troupeau, y'en avait une qui avait disparu. Elle s'était endormie dans le champ. Il nous a fallu deux heures pour la retrouver.
Il ôta son chewing-gum de sa bouche, en l'expédia rejoindre sa malheureuse cigarette.
" ça te plairait chez moi Miss Haribo. On est en pleine nature et pour la plupart des gens il n'y a a rien de bien intéressant là dedans. Mais c'est un excellent terrain de jeu. ça réveillerai ton côté ' enfant sauvage '. Et puis y'a mon père, quoi"
Il lui avait assez parlé de son père pour qu'elle puisse comprendre en quoi cet homme pouvait révéler un potentiel comique

Elle leva egalement le nez vers le ciel, avec une moue d'enfant.
Laissa Isra' parler.
Bien sûr, en tant normal, elle aurait accepter tranquillement l'invitation de Messire Knopfer -Rachel ou pas Rachel- mais déjà qu'elle regardait tout le temps par la fenêtre en cours, qu'elle ne pouvait s'empêcher de fixer l'extérieur comme s'il avait des cookies à proposer, l'alternative de se retrouver à loger chez Israel directement après sa remise en liberté ne lui plaisait pas tellement. Fallait qu'elle bouge.
Qu'elle voit du monde.
Qu'elle le revoit.
Qu'elle passe chez ses parents aussi.
Mais si elle retrouvait ce cher Kanda, il était évident qu'elle le collerait jusqu'au bout, qu'elle laisserait Isra à ses soeurs et puis basta.
Triste dilemne.
"Hm." elle déplia ses jambes et posa sa tête sur les tuiles en fixant le ciel.
" Ce s'rait super. Mais faut' que je le retrouve, t'sais, ça parait con mais c'est ce qui me tient debout. J'sais vraiment pas ou il peut se trouver."

" J'espère que tu trouveras " répondit-il gentiment. " Et puis, tu sais, je ne comptais pas vraiment t'embarquer à la maison. Je ne pense pas moi même y retourner jamais... D'ailleurs, je me demande même si nous avons une chance de sortir d'ici un jour. Si tu veux mon avis, cette jeunesse éternelle ne nous a pas été octroyée pour faire joli. "
Il fallait qu'il se sorte ça de la tête.
" Bon, arrête de prendre cet air mélancolique, ça te va pas. Je crois que je te préfère quand tu joues les enquiquineuses. Tiens, je vais t'en apprendre une bonne. Tu te souviens, Louise? ( oui, j'ai décrété qu'il y avait une louise ici xD ) Tu vas rire. Je pensais qu'elle avait quelque chose contre moi, mais hier elle m'a fait une déclaration bafouillante avec contre-altos en fond, la totale. J'ai cru que j'allais vomir un arc en ciel tellement les mots ' mon coeur bat fort ' revenaient souvent.
Il rit. Le souvenir resterait sûrement longtemps dans sa mémoire.
" Certaines vont finir par croire que je suis gay, à ce rythme là " ajouta-t-il, peu modeste.

Elle se redressa soudainement, reprenant immédiatement du poil de la bête.
" Aaah, Louiiise! " s'exclama t-elle en se remémorant le plus vite possible le dossier des discutions du dortoires des filles, claquant des doigts pour accentuer sa recherche mentale.
"C'est donc pour ça, son speech contre moi et ta soeur?"
Elle croqua dans sa sucette, prenant air de conspirateur.
C'était toujours comme ça avec Israel.
Disons du mal des gens et philosophons sur la vie.
" Ne t'inquietes pas pour la rumeur de ta sexualité tournant plutot vers les hommes, cette chère Louise, sous pretext que je traine souvent avec toi- quand ce n'est pas Rachel qui te colle, a lançait soudainement que tu étais pédophile."
Silence mélodramatique.
" Il faudra donc lui expliqué que ton coeur ne bat que pour la belle Isabella partie hélas trop loin de toi et de ton amour pur mais ne songeant qu'à son retour dans tes bras protecteurs en soupirant d'amour à l'autre bout du monde "
Nouveau blanc.
" Je suis sure que Shakespeare en aurait fait une sublime piece."

" Roh, mais arrête de te moquer de moi avec ça! " Ronchonna-t-il en lui envoyant une pichenette sur l'épaule.
Il fit son sourire le plus malsain. UN peu comme quelqu'un qui vous annonce qu'il va vous violer et qui a simultanément avalé un citron
" Et qui te dit que je ne suis pas un dangereux pédophile? "Demanda-t-il avec une voix affreusement onctueuse et caressante.
Il était comme ça Israel. Il aimait bien faire peur aux enfants.
" En tout cas, continua-t-il sur ce même ton de dégénéré mental, cette chère Louise ne perd rien pour attendre. Je crois que je n'aurais qu'à demander à Rachel un peu d'aide pour qu'elle soit à jamais bonne pour l'asile, mais après les bruits qu'elle a fait courir, je pense que ma petite soeur s'en est déjà occupée elle même. Une minute de silence pour la défunte Louise, je vous prie.
Il commença à réciter ce qui ressemblait à un éloge funèbre
" Ci-gît Louise, dont la lumineuse inintéressance - ça s'dit ça? On s'en fiche. - n'aura pas marqué nos esprit. Toute sa vie, Louise se sera fait remarquer pour son absence totale... de toute caractéristique remarquable. Amen '
Il pointa l'index vers Juliette
" et tu iras la rejoindre si tu continues de te moquer de moi et d'un soi disant béguin pour cette meringue!

" Hahaha, 'soi disant béguin'? Je te connais, Israel Knopfer, tu es trop gentil et normal pour avoir le statut d'un dangereux pédophile et pour les même raisons, point indiférent aux charmes de sa majesté de la Fontaine." chantonna Juliette en se mettant debout, les mains sur les hanches, les cheveux au vent. " Mais hélas la détentrice de ton coeur est loin à présent, et tu dois vaincre seul les dangers de la vie, en attendant son retour"
Elle pointa son bras droit vers l'horizon.
"Oui! Elle reviendra, sois en sur, âme en détresse, elle reviendra et votre amour reflerira sous un jour nouveau, amants dans la jeunesse éternelle, et du ciel pleuvera des arc-en-ciels, et ce sera merveilleux. "
Blanc.
"Je rajouterais même To love or not to love, that's the question, mais c'est optionnelle"
Elle se relaissa tomber sur le toit.
" De toute façon, moi aussi, si je pouvais grandir, je serais super belle et tous les males seraient à mes pieds. Mais ce fichus systeme compte plutot nous laisser crever ainsi, moi l'éternelle gamine à sucettes, toi le belâtre inaxessible. C'est facheux. "

" Haha. Bellâtre inaccessible. Et puis on se serait reconverti en mannequins pour Levis Strauss, c'est ça? Ne rêve, pas, gamine, si tu grandissais tu serais toujours plate comme une feuille de papier de riz, et les seuls hommes qui te courraient après seraient des émissaires de la maison haribo. T'utilises leur image sans autorisation légale, je te le rappelle "
Si Israel avait du choisir un métier, ç'aurait sans doutes été historien ou porte-flingue. Ou mannequin lingerie. Dans son esprit, ça se valait.
" Et toi, ma petite Juliette? Aucun ado boutonneux soupirant après toi, t'épiant dans l'ombre des couloirs, et cherchant dans les salles de classe l'odeur de ton parfum? À part moi qui suis le dangereux pédophile de service, s'entend "
Il aurait beaucoup apprécié que Juliette ait un Roméo. ( L'auteur s'excuse pour ce jeu de mots éculés et douteux, c'est un accident sémantique, croyez le bien ) Ne serait-ce que pour avoir lui aussi un sujet sur lequel la taquiner en toute occasion. Son absence totale de poitrine commençait à sentir le gag à répétition. C'était pas bon ça. Quand il ne sait plus se renouveler, c'est la mort de l'artiste.

Elle lui balança sa sucette à la tête pour toute réponse, perdant son esprit lyrique et romantique d 'il y a quelques instants.
" Premierement, quand on est un garçon bien élevé on se montre correct avec les demoiselles. Si je pouvais grandir, je te montrerais, je serais fine, grande, élègante et avec une jolie POITRINE, tandisque toi, tu perdras tes cheveux , tu auras la bouche gonflée à cause de tes dents de sagesse, et tu s'ras boutonneux!"
Elle vint se poster devant lui, les mains sur les hanches, dos à la pente.
" Et deuxièmement, tous les males de cette fichue pension ne m'approche pas parce que j'traine avec un certain Israel Knopfer. Puis d'façon, ils sont tous moches. "

Et toc.
Elle croisa les bras et boudeuse, regarda sur le côté. Non mais oh.

" hey, j'ai 18 ans, je ne suis pas vieux! Sale gamine! "
Mais c'était vrai quoi! Certains seront soufflés par cette révélation, mais OUI, on pouvait dépasser le stade fatidique de la majorité, sans pour autant entrer dans le dernier âge de la vie. Il paraissait même qu'on y perdait pas ses dents. Pas toutes d'un coup, en tout cas.
Alors qu'il s'appretait à énoncer ces vérités hautement philosophiques à la petite boule de nerfs, la dernière replique boudeuse de Juliette l'ârreta dans son élan.
" comment ça, parceque je traine avec toi? Seigneur Dieu, ne me dis pas qu'ils s'imaginent que... "
La marque de la pédophilie était déjà sur lui ( merci Louise ) alors si en plus certains s'étaient mis à spéculer sur une inexistente relation de couple avec Juliette, c'était le pompom. Quoi que, il était également possible qu'il fasse simplement peur aux prétendants de la petite fille. Israël n'avait pas toujours un très bon relationnel, même s'il savait se montrer sociable. Cependant, il doutait être si effrayant.

" allez, ils ne sont pas tous si laids. Certains sont même très séduisants, si on enlève la tête. Même s'il est vrai que tout le monde ne peut pas avoir mon charme... "
Il lui fit un clin d'oeil moqueur.

Elle eut un claquement de langue agacé.
Hey, mais c'est vrai qu'il était mignon, le Israel, en plus, c'était le double maléfique de Kanda, en ne comptant pas les cheveux. Et en y réfléchissant bien, c'était même la grande classe de se trimballer avec lui. Mais bon. L'heure était aux hostilités et non pas au relouquage (alors là, pour l'orthographe... = = ) de sir Knopfer.
Elle lui jeta un regard dans l'origine devait être peu amicale mais ne pu s'empecher d'avoir bientot un petit sourire devant l'air moqueur d'Israel, quelle tenta de cacher la seconde suivante avec une moue boudeuse, avant de s'avancer conquérante, vers lui.
De poser un pied tout aussi conquérant sur une tuile.
De sentir la tuile se faire la male.
"ah"
Elle recula, passablement surprise, posa son pied assez brutalement sur le toit de la pension et faisant des ronds avec les bras, bascula en jurant pleins de mauvaises choses en allemand, priant pour que par un total hasard, un matelas se trouve là ou elle allait choir très prochainement.

Je ne l'ai sans doutes jamais dit, mais en plus d'être le sex symbol de la pension, Israel était remarquablement souple et rapide. Il aurait fait un très bon gymnaste, s'il n'avait pas été allergique aux combinaisons moulantes et aux claquages de serviettes sur l'arrière train dans les vestiaires. Et aux paydays, aussi. Il avait raté une belle carrière de ballerine, en somme.
La petite fille lui disait quelque chose. Crânement. Enfin, elle semblait prête à le faire. Tout y était : la pose assurée, l'expression conquérante...
Et puis soudain, son pied glissa sur une tuile. Il vit les deux jambes minces déraper à l'horizontale, et le reste du corps frêle suivre, dans une pose grotesque. C'était comme un ralenti de série américaine. ça allait finir par arriver, il aurait du le savoir. C'était logique quand on s'agitait en équilibre précaire.
Il ne réfléchit pas, il fondit en avant. J'ai dit qu'Israel était souple, pas qu'il était intelligent. S'il l'avait été, il l'aurait simplement retenue par le poignet. Il n'aurait pas plongé comme un idiot, les cheveux au vent et l'oeil étincelant. Non, en fait, s'il avait été VRAIMENT intelligent, il l'aurait regardée rouler le long de ce toit et aurait ri au dessus de son cadavre. Mais on était un bisounours chevaleresque ou on ne l'était pas.
" Juliette, espèce de gourde! "
Il l'avait attrapée entre ses deux bras, la serrant étroitement. Ils dévalèrent les tuiles dans un bruit assourdissant. Israel voyait le grais rose, puis le ciel, puis un bout de Juliette, et encore et encore, de plus en plus vite à mesure que l'extrémité du toit se rapprochait.
Et ce qui devait se produire eut finalement lieu. Ils effectuèrent un superbe, mais court vol plané. Leurs deux silhouettes se découpèrent sur la lune ( ici, insérer poème émo/ Image d'un dauphin/ Une licorne vomissant des étoiles ) puis, la gravité reprenant ses lois, finirent leur course plus bas, bien plus bas, dans les épais fourrés qui entouraient les bâtiments.
Bon, j'ai promis à Juliette que ça serait chaud bouillant. Israel est en mode chaudasse ce soir de toute façon. Preuve en est, la position plus que gênante dans laquelle notre duo de choc se trouvait.
Si notre bel ami KNnopfer n'avait pas été trop occupé à jurer à cause de la douleur cuisante qu'il ressentait entre les omoplates, il aurait remarqué que l'actuelle situation le confortait plus que jamais dans le rôle du pédophile détraqué.
Lui et Miss haribo s'étaient profondément enfoncés dans les buissons. Tous deux avaient sur le visage des écorchures, dans le cas d'Israel, son T-shirt n'avait pas très bien tenu le coup. Il était déchiré sur toute la hauteur. Et Juliette, à califourchon, des feuilles dans les cheveux, affalée sur lui, pas très chaudement vêtue non plus, ne faisait pas vraiment chaste vierge non plus.
Seigneur, ayez pitié de nous.

Juliette resta quelques instants totalement immobile et ahurie, se repassant la scène pour mieux comprendre ce qui venait de ce produire, la tuile, le ciel, les bras, Isra, la chute.
Sublime.
La chute.
Ce qui voulait dire qu'elle s'était totalement casser la gueule en toute beautée, comme dans les mangas, avec le beau jeune homme qui tente de la sauver [en gros qui se jete héroiquement sur elle pour accélérer sa pitoyable descente aux enfers (dieu quel jeu de mots)] en prime.
Elle ouvrit les yeux, vit pleins de feuille, sentit une douleur peu agréable sur tout son visage, et sentit quelque chose sous elle.
Elle regarda avec la tête de celle qui vient de croiser un humanoide aux oreilles de lapin et aux cheveux roses lançant une bombe atomique dans une tasse de café son "sauveur".
Reprit ses esprits.
Vaguement.
"... Pédophile. "

PAF.
Bon, alors, ce bruit là, ce sont les deux mains d'Israel, ses paumes plus précisément, qui s'aplatissent de chaque côté du visage de Juliette. ça n'a rien à voir avec une claque. C'est juste la seule réponse appropriée qui vient à Israel en cet instant.
" Merde... Putain, j'ai mal au dos... " Grogna-t-il faiblement, les mains toujours sur les joues de la sale gamine - j'espère qu'elle gardera les marques de doigts pendant des semaines -
" Juliette. Je viens de sacrifier mes omoplates pour toi, alors sois gentille, arrête de me chauffer et VA CHERCHER QUELQU'UN "
Israel, grand fou. Même à moitié mort, tu as le don pour lancer la blagounette qui tue.
Il gargouilla faiblement. En essayant de tourner la tête, il sentit de petites billes dures sous son crâne.
Des petits pois.
' Manquait plus que ça tiens '
Pendant tous ces mois, Israel avait réussi à cacher à Juliette cette vérité gênante sur son compte. Il savait que le jour où elle saurait, ce serait la fin pour lui. Et le début d'une vie de souffrance. Aussi, cette petite remarque, ce ' manquait plus que ça ' qui avait fusé presque avec indifférence, flotta dans l'air quelques instants, avant que le jeune homme ne réalise pleinement la situation, et qu'une grimace horrifiée ne déforme ses lèvres d'homme parfait.
Et je le répète encore : SEIGNEUR. Détourne tes yeux des petits lépreux du monde, et des prêtres pédophiles, et ait pitié d'eux. Merde quoi.

Elle fixa les trucs verts à côté d'Israel qui venait d'apparaitre presque dans un petit pouf, comme par magie, juste sous ses yeux.
Pleurer ou rire, telle est la question.
Mais c'était QUOI ce délire?!
Elle ne chercha pas vraiment à enlever les mains de sir Knopfer -même si elle eu quand même un peu mal lorsqu'elles atterrirent là - et hésita entre deux actions d'un futur très proche qu'elle devrait accomplir.
Fallait qu'elle sauve tonton Isra, quand même. Mais on ne se change pas.
Elle fronça les sourcils.
" ... Pourquoi y'a des petits pois, là?"

Il restait peut être encore un moyen de sauver l'honneur. Visiblement, Juliette n'avait pas encore saisi tous les tenants et es aboutissants de la situation. Mais que dire? Une exploitation illicite légumifère, ici même, dans le pensionnant? Ha ma gad, appelez la police, on va peut être retrouver des gouttes de sang gravitationnelles un peu partout.
Israel décida donc d'user de la technique mortelle, celle qu'on utilise en général quand on a a fait quelque chose de compromettant et qu'on veut faire accuser son voisin de table.
" Heu.. Ce serait plutôt à MOI de te demander ça! "
L'innocence faite homme, voyons.
" C'est encore un de tes délires ou.. Oh, et on s'en fiche. Juliette, je t'en supplie, je sais que je suis IRRESISTIBLE, mais là faut te décoller et aller me chercher de l'aide. t'as déjà vu un épisode de ' il faut sauver Willy ' '? Bah le principe est dans le titre. Maintenant, VA, je ne sens plus mes pieds, crois le ou non, c'est un peu flippant. "
Le tout entrecoupé de borborismes.

L'auteur a faim et entend une moto dans sa rue.

" Hey, je ne fais pas apparaitre de petits pois contrairement à quelqu'un, moi! " retorqua t-elle en se levant, évitant de trop écraser le bel Israel et poussant du poigné les buissons qui les entouraient, sentant comme qui dirait une sorte de déchirure au niveau de son genoux.
Elle grimaça, serra les dents, pensa que sir Knopfer était une jolie baleine qu'il fallait sauver de méchants exploitateurs d'animaux, sautilla une demi-seconde et regarda autour d'elle.
" Bon je vais rêveiller l'infirmière, lui dire qu'un beau jeune homme vient de se pêter les cotes dans des buissons, le tee-shirt déchiré, à une heure que la morale réprouve, alors que j'étais à califourchon sur lui."
Un temps.
"C'est bien ça?"

" C'est mauvais comme un discours de Nicolas Sarkozy. "
On applaudit tous, lolilol.
" Nan.. Tu vas lui dire... Tu vas lui dire... "
Soudain, il sentit qu'il était inutile d'essayer de confier une tâche aussi cruciale à JULIETTE. Autant demander à un pyromane s'assurer le transport d'une cargaison d'essence, avant de lui glisser un mot d'encouragement et une boîte d'allumettes dans la main.
" Laisse tomber. J'ai déjà été passé à tabac, je suppose que ça n'est pas pire. On va juste rester là une ou deux minutes, le temps que je reprenne des forces. Ensuite, tu m'aideras... Je ne sais pas moi... Tu m'aideras à remonter jusqu'à ma chambre. Je devrais pouvoir m'en tirer. De toute façon, si on va trouver cette infirmière, la dirlo va nous passer un savon. Ou alors, va chercher Louise avec des larmes dans les yeux et dis lui que j'ai tenté de me suicider par désespoir d'avoir perdu son amour. Elle a une carrure de viking, ça devrait aller pour le transport. "
Aucune de ces solutions n'était bien sérieuse. Mais Israel n'avait pas du tout envie de se frotter à cette directrice maléfique.
" Ou alors on campe là cette nuit. "
lololo XDXDXD step step step, and so on.

Elle se rassit.
" Ouais ben on va attendre, donc."
Et regarda avec une moue boudeuse son genoux, remonta son jean jusqu'à la cuisse et souffla sur la blessure saignante qu'elle avait à la place de son magnifique genoux de petite fille. Mouais, bon, elle s'en était pas si mal tirée pour une chute de trois étages.
Juliette prit distraitement un des petits pois se trouvant par terre.
" Hey, Isra' "
L'étudia en fermant un oeil.
" Merci."
il me manque des lignes il me manque des lignes il me manque des lignes il me manque des lignes il me manque des lignes il me manque des lignes il me manque des lignes il me manque des lignes.
Et voilà, c'est bon.